Pourquoi construire avec le climat ?

Les bâtiments résidentiels sont responsables de 4,8 % des émissions québécoises de gaz à effet de serre et de 19 % de la consommation énergétique . À ce chiffre doivent encore s’ajouter, entre autres, les émissions dues à la production et au transport des matériaux de construction, aux déplacements des occupants, ou encore à la gestion des déchets liés à la construction. Ces mêmes bâtiments peuvent aussi accroître les effets néfastes des changements climatiques en amplifiant par exemple les îlots de chaleur urbains ou l’imperméabilisation des sols.

Dans un contexte d’urgence climatique, il est crucial que les projets immobiliers résidentiels de demain permettent de lutter contre les changements climatiques, mais aussi de s’adapter à leurs effets. Les aléas climatiques attendus, plus fréquents et plus intenses, constituent en effet des défis supplémentaires pour la conception et la gestion des bâtiments : rythme d’usure plus rapide, défaillances de l’enveloppe, de la structure ou des matériaux utilisés, risque de coupure de l’approvisionnement en énergie, etc. Ces impacts sont à anticiper pour assurer la santé et le confort des occupants, et notamment des plus vulnérables.

Agir pour les populations vulnérables

Les changements climatiques peuvent avoir des répercussions négatives sur le confort et la santé, physique comme mentale, des occupants d’un bâtiment : dégradation de la qualité de l’air intérieur, augmentation de l’humidité, accroissement de la température intérieure en été, etc. Ces effets seront d’autant plus marqués pour les personnes dans une situation de vulnérabilité.

Qui sont les populations vulnérables ? La vulnérabilité résulte de l’interaction de trois paramètres : l’exposition aux aléas (fortes précipitations, îlots de chaleur, etc.), la sensibilité (âge, taux d’activité, composition du ménage, etc.) et la capacité à faire face (p. ex. ressources humaines ou financières pour réduire les risques ou les conséquences d’un aléa).

Le profil des populations vulnérables aux changements climatiques est varié : aînés isolés, ménages à faibles revenus, populations immigrantes, familles avec de jeunes enfants, personnes atteintes de maladies chroniques, etc. Ainsi, tous les futurs occupants ne sont pas égaux devant les changements climatiques. Pour ne pas accentuer davantage les inégalités sociales de santé, la grande majorité des développeurs immobiliers est donc concernée par le sujet !

image Source: Vivre en Ville

À qui s’adresse cette plateforme?

Cette plateforme s’adresse aux développeurs immobiliers qui cherchent des clés et des inspirations québécoises pour développer des projets résidentiels qui participent à lutter contre les changements climatiques et à s’adapter à leurs effets.

Qu’ils soient publics, parapublics ou privés, les développeurs immobiliers sont les principaux acteurs de la mise en œuvre des habitats de demain. Pour les aider à passer à l’action, cette plateforme propose :

  • des stratégies pour développer des projets résilients, bas carbone et qui assurent la santé et le confort des occupants;
  • des exemples de solutions et de projets québécois;
  • des actualités relayées à travers un blogue pour enrichir le site tout au long du projet.

Le projet

Le projet «Construire avec le climat» vise à sensibiliser, à outiller, à former et à accompagner des développeurs immobiliers québécois intervenant dans les milieux où se concentrent les populations vulnérables. Au-delà de cette plateforme web, Vivre en Ville accompagne cinq développeurs immobiliers québécois dans le cadre d’une Table des développeurs. L’objectif de cette Table est de favoriser les échanges entre pairs pour bonifier les projets des participants en matière de lutte et d’adaptation aux changements climatiques.

Ce projet est financé par le Fonds vert dans le cadre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec et par Environnement et Changement climatique Canada.

Vivre en Ville est une organisation d’intérêt public qui a pour mission de stimuler l’innovation et accompagner les décideurs, les professionnels et les citoyens dans le développement de milieux de vie de qualité (vivreenville.org ).

Remerciements

L'équipe de Vivre en Ville remercie sincèrement tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette plateforme par leur relecture et leurs suggestions, notamment :

- Jean-Pascal Beaudoin, coordonnateur charge de projets - Bâtir son quartier
- Mélanie Beaudoin, conseillère scientifique - Territoire, évaluation des impacts et adaptation au climat - Institut national de santé publique du Québec
- Nathalie Bleau, coordonnatrice du programme Environnement bâti, co-pilote du partenariat Ville de Montréal-Ouranos - Groupe vulnérabilités, impacts et adaptation - OURANOS
- Laurie Cantin-Towner, conseillère en développement industriel - Société d'habitation du Québec
- Marie-Hélène Choinière, responsable division développement social - Ville de Laval
- David Dinelle, conseiller politique affaires municipales - Service des relations gouvernementales - Association des professionnels de la construction et le l'habitation du Québec
- Catherine Dubois, conseillère en développement durable - Direction générale de l'expertise technique et de l'estimation - Société québécoise des infrastructures
- Marie-Ève Levasseur, conseillère scientifique - Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Unité Évaluation et soutien à la gestion des risques - Institut national de santé publique du Québec
- Gabrielle Manseau, répondante régionale en sécurité routière et aménagement - Équipe municipalités et communautés - Direction de santé publique, CISSS de la Montérégie-Centre
- Isabelle Thomas, Professeure titulaire, responsable des échanges internationaux - École d'urbanisme et d'architecture du paysage - Université de Montréal